Petit Coco
Se rendre compte, soudain, que l’on a raison seul contre tous, il n’est rien de plus terrible. A l’énormité de ce constat succède le doute. Puis la panique, avec cette découverte affreuse : forts de leur amour, des parents peuvent vous tuer. En vous faisant passer pour une malade, une folle. Et si vous étiez folle ?
Alors par amour pour eux, vous allez oublier. Tout. Jusqu’à la réalité des faits. Le tour est joué. Le crime est impeccable, puisque même ses auteurs ignorent l’avoir commis. Manège hallucinant dont longtemps vous ne pouvez descendre : ce serait remettre en cause leur propre personne – Les blesser à tout jamais. De toute façon, il y aurait la mort. La leur, ou la vôtre.
Pour la première fois l’on voit ici ce terrible jeu des mots piégés : double langage, double contrainte. Avec une énergie peu commune, l’auteur a réussi à réchapper de ce cauchemar. Puisse ce témoignage sans complaisance faire comprendre l’enjeu des relations que développent les parents avec leurs enfants : bafouer le droit des enfants au respect conduit tout le monde en enfer.